
Les peuples
Dans le monde fascinant d'Alledör, neuf peuples uniques coexistent parmi les nations, chacun avec ses propres traditions et histoires. Leur interaction façonne les alliances, les conflits et les évolutions de l'univers, enrichissant chaque aventure avec une diversité culturelle.

ALNAÏR - Elfe de l'aube
« La perfection est un chemin, non une fin. »
- Ashana, Sage de Tahel’Zad
Dans la littérature ancienne, les Alnaïrs étaient des apparitions rares, presque mystiques, symboles de sagesse et de spiritualité. Depuis, ce peuple est sorti de son isolement et s’est révélé, mettant de côté ce voile de mystère pour laisser paraître leur nature profonde, largement plus complexe que ces mythes.
Si un mot doit être utilisé pour décrire les Elfes de l’Aube, ce serait sans doute contemplation. Ce peuple favorise généralement la réflexion plutôt que l’action et va prendre des décisions qui sont avantageuses sur le long terme, au sacrifice des besoins immédiats. À titre d’exemple, ce peuple pragmatique comprend l’importance de l'entretien d’une forêt, même si cela prend des centaines d’années avant d’en récolter les fruits.
Les Alnaïrs sont indéniablement des perfectionnistes et cherchent toujours à faire de leur mieux. Une tâche dans laquelle ils se lancent ne saurait être abandonnée tant qu’ils ne l’auront pas menée à bien de la plus parfaite manière qu’il soit. On compte ainsi nombre de leurs semblables parmi les meilleurs artisans du continent, et plusieurs nations s’arrachent les services des meilleurs artistes, charpentiers, maçons, forgerons ou orfèvres issus de ce peuple.
Les Elfes de l’Aube ont les oreilles pointues et une absence de pilosité faciale. La constitution de ce peuple elfique, optimisée pour manipuler la lumière, leur acquiert une longue existence. En contrepartie, ils doivent inévitablement se soumettre à une transe méditative qui s'apparente à un long sommeil afin de bien harmoniser leur lumière. Ce processus est appelé « Le Grand Sommeil ». L'âge d'un Alnaïr rallongera la durée de cette transe et diminuera les intervalles entre celles-ci. Les Elfes de l’Aube y voient une manière d'approfondir leur compréhension du monde à travers les âges, et ce, malgré qu'ils bénéficient de moins de temps d'éveil pour le partager.
L’ère des Nations en est à ses premiers battements, mais déjà les tambours du progrès résonnent partout, et ce, à un rythme effréné. À l’Oasis de Tahel’Zad, les compromis s’accumulent pour s’assurer que cette cité historiquement elfique s’inscrive dans l’avenir. Parallèlement, il est fort probable que les Alnaïrs aient planifié depuis longtemps ce changement d’époque et se sont assurés une place de choix. Cette théorie est devenue très plausible lorsque l’Empire Vestalien a gagné en pouvoir, une nation dans laquelle l’excellence est une valeur fondamentale.
Anciens ou jeunes, les regards des Elfes de l’Aube sont rivés sur la recherche de la perfection. Cette quête est toutefois accompagnée d’un lourd fardeau, car elle implique que ceux qui la poursuivent ne le sont pas. Ce constat pèse sur les épaules de tout ce peuple, qui ne sait se contenter de ce qu’il est. L’acceptation de l’imparfait prend de plus en plus de place dans la culture Alnaïr afin de permettre une meilleure cohésion avec les autres et soi-même. Pour certains cependant, il s’agit là de la première étape de leur disparition. Les Alnaïrs sauront-ils s'adapter ou deviendront-ils chose du passé?
LES CHANGEFORMES
« Il n’existe pas de problèmes dans la nature, seulement des solutions, car l'état naturel est adaptatif et donne naissance à un système cohérent. »
- L’ Âme de la bête, par Sienna d’Alraz
Véritable symbole de l’union entre la nature et la civilisation, les Changeformes font partie intégrante des sociétés modernes et se caractérisent facilement par leurs traits animaux. Certains arborent griffes et fourrure alors que d’autres se pavanent avec des plumes bien colorées. Malgré ces différences, il ne faut pas se méprendre, il s’agit bien là d’un seul et même peuple.

À la naissance, un Changeforme est identique à un poupon humain. C’est uniquement en vieillissant qu’un jeune va prendre les traits d’un animal. Il va entrer en résonance avec une bête et partager ses traits, autant physiques que comportementaux. La seule constante notée est que l’animal provient toujours de la même région que le Changeforme qui vit le changement. La résonance se passe généralement lors de l’adolescence, mais pour certains elle arrive beaucoup plus tard, voire même jamais.
Historiquement, les Changeformes ont été des alliés de taille pour amadouer des régions inhospitalières grâce à leur aisance et leur adaptabilité en milieu sauvage. C’est d’ailleurs pourquoi ce peuple se trouve davantage dans des sociétés installées près de la nature impitoyable.
Dans certaines communautés, comme les clans du territoire du Rrôhtengar, la résonance animale va représenter la fonction d’un Changeforme dans le groupe. Un Changeforme qui est lié à un loup fait un excellent chasseur. Dans d’autres sociétés, c’est plutôt un symbole de statut social. Dans l’Empire de Shalrassar, si un jeune Changeforme entre en communion avec un animal considéré noble et dont la résonance est difficile à atteindre, par exemple l’ibis, il aura un avenir assuré dans les plus hautes sphères du pouvoir.
Les Changeformes ont tous deux formes interchangeables. L’une est plus humaine, l’autre est plus bestiale. Dans la première, le Changeforme aura entre 3 et 5 traits physiques de son animal, comme les yeux, les pattes antérieures, les oreilles ou même les dents. Dans la seconde, il partagera quasiment tout de sa bête, du visage à la peau, et son comportement sera davantage influencé par son animal.
Ces deux formes représentent bien la dualité de ce peuple qui doit constamment mettre en équilibre son humanité et sa bestialité. Dompter l’instinct animal ou le libérer? Chercher la sagesse de cette double perspective ou puiser des forces dans la sauvagerie intrinsèque? Tels sont de simples exemples des lourds défis que doivent surmonter les Changeformes pour s’inscrire dans le monde de demain.

Daarin, Peuple des profondeurs
« Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens. »
- Tellan Vel, L'Exode
Peuple des profondeurs, Maître des mers, des titres qui représentent bien l'origine des Daarins, mais aujourd'hui tout cela fait partie de leur passé. Cependant, malgré tout ce qu'ils ont perdu, les connaissances de ces êtres brillants ont permis de les rendre indispensables sur une terre qui n’est pas la leur.
Autrefois, ce peuple vivait dans de grandes cités sous la mer. Selon les histoires daarins, ils étaient l'une des sociétés les plus avancées de ce monde, où se trouvaient les plus grands penseurs et utilisateurs de magie. Or, tout ceci appartient désormais au passé, car depuis leur arrivée sur la terre ferme il y a 198 ans, jamais un Daarin n’a regagné une de ces villes englouties. À la suite d’une catastrophe sans précédent, leur civilisation tomba et les survivants se réfugièrent sur la terre ferme. Il est maintenant impossible de vivre sur leurs anciens territoires et la grande majorité de leurs progrès technologiques a sombré avec leurs villes. Cet événement fut surnommé le Grand Exode.
Dans les nombreuses légendes, il est mentionné que ce peuple avait la capacité de respirer sous l'eau grâce à leurs tatouages uniques. Ces tatouages, encore retrouvés sur tout le corps et le visage des Daarins, sont une empreinte permanente qui apparaît dès la naissance. Ces marques colorées n'ont pas de symbolique précise, mais il est possible d'en reconnaître qui se transmettent de générations en générations et qui représentent certaines lignées de sang. De nos jours, les Daarins ont perdu l'habileté de respirer sous l'eau, mais ils peuvent toutefois se vanter de pouvoir retenir leur souffle plus longtemps en milieu aquatique.
Les Daarins possèdent d’autres caractéristiques physiologiques qui permettent de les identifier rapidement, notamment leur chevelure colorée. Azur, améthyste, émeraude, écarlate, orangé, blanc ou argenté, la liste des possibilités semble infinie et leur chevelure aux pigments aussi vifs que les plus nobles des tissus créent beaucoup d’émoi sur le chemin du peuple des profondeurs. En plus de cela s'ajoutent leurs oreilles uniques en forme de petites nageoires et qui rappellent leur origine océanique.
Désormais sur la terre ferme depuis le Grand Exode, certains Daarins ont pris la décision de s’investir dans diverses nations et de mettre leur savoir à bon escient. Il n’est pas rare de les retrouver en position de savants ou de conseillers. D’autres représentants de ce peuple semblent ne jamais avoir mis pied à terre et se contentent de parcourir le monde jusqu'au jour où ils retrouvent l'opportunité de renouer avec leur origine ou de s'en défaire. Comme quoi l'appel de la mer est présent dans leur société et sera toujours un sujet de division. Tandis que certains souhaitent retrouver leur gloire d'antan, d'autres préfèrent taire cette envie et se concentrer sur l'avenir.
Finiront-ils par se sentir chez eux ou seront-ils toujours des étrangers? C'est sûrement le plus grand dilemme auquel chaque Daarin devra faire face au cours de sa vie.
Dolnaïr, Elfe du Crépuscule
« Quand la mort est certaine, ni la plainte ni la peur ne changent le destin. »
- Proverbe Dolnaïr
Vils, cruels, malhonnêtes; voilà quelques sobriquets qui jonchent la route des Dolnaïrs. Derrière leur réputation qui inspire la méfiance se cache pourtant un peuple avec un passé complexe aux aspirations monumentales.

Dans l’Histoire, les Elfes du Crépuscule auraient autrefois aidé les peuples plus jeunes à s’épanouir et à prospérer. Cette générosité a ultimement causé la perte de leur territoire ainsi que de nombreuses morts. Pour éviter l'extermination, les plus vénérables des Dolnaïrs ont fait un pacte salvateur : en échange, ils offraient leur lumière. Le rituel fut scellé et l’entente respectée, mais ce qui leur semblait alors être une bénédiction se révéla une malédiction.
C’est ainsi que les Elfes du Crépuscule évitèrent l’extinction, leur Lumière désormais promise au néant éternel. À leur mort, elle sera perdue à jamais. Il n’y a plus d’ascension possible pour eux, tout ce qui les attend est l’oubli, le vide.
Cette réalité fataliste pousse les Dolnaïrs à tout faire pour conserver leur vie. C’est d’ailleurs pourquoi les autres peuples ont bien du mal à leur faire confiance, car si jamais un Elfe du Crépuscule sent que sa lumière est en péril, aucune option n’est écartée pour éviter le pire. Aucune amitié, si vieille soit-elle, n’est à l’abri d’une trahison. Cette importance de la lumière a également instauré un code d’éthique au sein de ce peuple, qui voit comme impardonnable l’acte de tuer un Dolnaïr. En contrepartie, ils ont trouvé des punitions très originales pour traiter avec les dissidents de tout rang.
Après autant de trahisons, et craignant le néant, les Elfes du Crépuscule se sont exilés, cachés. Certaines communautés se sont quand même fusionnées avec les autres peuples, notamment à Nírnaeth, où les instigateurs de la ville ont découvert des Dolnaïrs qui occupaient déjà le territoire.
Au lieu de se battre, les deux groupes se seraient entraidés pour fonder la ville que l’on connaît aujourd’hui.
Les Dolnaïrs sont un des plus anciens peuples. Comme tout elfe, leur corps semble être parfait pour manipuler et développer la lumière. Ils possèdent des oreilles pointues et aucune pilosité faciale. Leur peau est dans les teintes de gris et leurs cheveux sont également dans ces variantes entre noirs et blancs.
Grâce à leur constitution elfique, les Elfes du Crépuscule peuvent vivre très longtemps. Cependant, pour atteindre des centaines d’années d’existence, il faut qu’ils se plongent dans un état de transe, presque d’hibernation. Cette pratique, appelée le Grand Sommeil, est nécessaire pour bien calibrer la lumière à leur corps et augmenter leur longévité. Plus un elfe est vieux, plus le Grand Sommeil est long et les intervalles entre ces derniers sont raccourcis. Il est dit que les elfes qui maîtrisent le Grand Sommeil ne mourront jamais, mais ne seront réveillés que très peu de temps.
Avec l’essor des nations, les Dolnaïrs n’ont plus le choix de quitter leur isolement. Bien que leurs traditions survivalistes prévalent encore, ils ne peuvent s’exiler éternellement. Certains membres de ce peuple sont en quête d’espoir, de solution pour briser la malédiction. D’autres, au contraire, ont décidé de prioriser la vie plutôt que la survie. Puisque le néant est inévitable, autant en profiter avant la fin. Malgré ces jeunes mentalités qui prennent de plus en plus de place dans le cœur des Elfes du Crépuscule, leur triste fatalité les guette telle une lame affutée menaçant un cou dénudé. Sauront-ils progresser avec les nations ou deviendront-ils échos du passé? Il est difficile de le savoir, car même dans les situations les plus critiques, ce peuple a fait preuve des plus grandes ingéniosité pour survivre et vivre une autre journée.

LES HUMAINS
« La beauté et la force de l'humanité se trouvent dans sa diversité. »
- L’Homme et son reflet, Rothilde Manoir
Il n’y a aucun savoir dans ce monde qui peut pleinement définir l’étendue du potentiel humain. C’est donc difficile de cerner précisément ce qui a permis à ce peuple de devenir le plus répandu et le plus nombreux de tous. L’appétit insatiable des humains est un feu ardent qui forge le monde au détriment des brûlés abandonnés sur le sillon de la réussite.
L’étalement humain s’explique en partie par leur détermination sans équivoque et leur adaptabilité maintes fois prouvée. Peu importe l’environnement, les sociétés humaines ont toujours réussi à survivre aux conditions les plus critiques et à prospérer. Quand l’ambition d’un humain s’avère plus grande que ses capacités et qu’il mord la poussière, ce dernier se relève et se redéfinit pour être en mesure de maîtriser ce nouveau défi.
Une sorte de curiosité pousse les humains à sans cesse découvrir de nouvelles frontières et à agrandir leurs horizons. Cela étant dit, leur prédominance dans les différentes nations n’est pas uniquement liée à cette fougue inégalée. Les humains sont les seuls ayant la capacité de se reproduire avec les autres peuples. Cette possibilité de procréation a grandement impliqué les humains dans le développement des sociétés.
Par conséquent, les humains ont acquis des aptitudes sociales accrues. Ils ont la réputation de toujours chercher la meilleure méthode pour organiser des groupes, grands et petits. Par leur ingéniosité, ils réussissent à bâtir des systèmes sociaux ou à adapter ceux qui sont déjà en place. Il est possible de trouver ce zèle humain dans les nations les plus reculées, les Gardiens de l’hiver sont un bel exemple de cet objectif de restructuration. En contrepartie, la complexité de certains systèmes féodaux des Royaumes Unifiés peut facilement être liée aux manigances humaines qui se sont d'ailleurs positionnées avantageusement.
L’apparence physique de l’humain est synonyme de diversité. Ils se sont tellement développés dans des endroits variés que tout de leur apparence souligne leur différence. Les seules constantes semblent être leurs oreilles rondes et que les mâles sont généralement plus poilus que les femelles.
Aussi grand peut être ce peuple qui sans cesse s’accroît, aussi rapide sa fin peut venir. Et c’est cette mort inéluctable qui met un frein à l’ambition aveugle de certains. À quoi bon conquérir le monde si c’est pour ne jamais en profiter. Et pourtant, malgré toute la logique derrière une vie de quiétude passive, l’humain sera toujours la proie de cette démangeaison à devenir plus grand. La question reste: mieux vaut-il vivre sans éclat ou mourir dans la gloire?
Les hybrides
« C'est de l'identité qu'est née la différence. »
- Christophalamus Lazarus Antonhius Julius Khan
Lorsqu’il y a des Humains dans une communauté, il est quasi improbable de ne pas y retrouver ce qui est désigné aujourd’hui comme des Hybrides. Il ne s’agit pas là d’un hasard, car ces derniers sont le résultat du croisement entre un humain et un être d’un autre peuple.
De ce fait, ils étaient appelés autrefois des Demi-Humains, mais cette appellation est tombée dans la désuétude quand les représentants de ce peuple la jugèrent réductrice, puisqu’elle n’impliquait que la moitié de quelqu’un.
En d’autres mots, les Hybrides sont le résultat de l’union de deux peuples et symbole de leur cohésion au sein d’une communauté. Ce peuple a des effets très polarisant dans les sociétés. Son existence provoque chez certains du mépris, de la discrimination et de la dissension au sein des traditions. Pour d’autres, les Hybrides rassemblent les cultures et instaurent de l’harmonie; ils sont le signe du progrès.
D’un point de vue physique, il n’existe pas deux Hybrides semblables. Chacun va partager les traits de ses deux parents sans réelle forme de constance. Un Hybride aura des traits humains, mais la couleur de la peau d’un Orc. Un autre ressemblera à un Elfe à la perfection, si ce n’est sa barbe qui trahira son origine. Certains tentent de cacher ces différences, mais il y a toujours un détail qui vient souligner leur appartenance mixte.
Il existe une exception quant à la reproduction des humains avec les autres peuples. Un Changeforme et un humain peuvent procréer ensemble, mais leurs progénitures auront tous les traits d’un Humain. C’est uniquement en vieillissant qu’il est possible que l’enfant s’unisse avec une bête et embrasse ses origines animales. Auquel cas, il sera impossible de le différencier d’un autre Changeforme. Le contraire existe également, quand aucune résonance animale ne se produit et que l’enfant reste humain toute sa vie. Par conséquent, il est possible d’affirmer qu’il n’existe pas d’hybrides changeforme et humains, même si ces deux peuples peuvent se reproduire ensemble.
On retrouve des Hybrides dans toutes les Nations où il y a des Humains, même si certaines sont plus inclusives que d’autres. Dans les Royaumes Unis, il existe les deux extrêmes. Dans le royaume de l’Adanie, par exemple, les Hybrides sont systématiquement reniés des successions pour préserver la pureté de leur famille, alors qu’à Rive-Céleste un Hybride aura facilement la confiance de la population de par ses origines mixtes. L’Empire Vestalien a également accueilli la migration de plusieurs Hybrides lors de sa formation, charmé par les idées progressistes de la Nation de laisser de côté le sang pour mettre de l’avant l’individu.
Même s’ils ne partagent pas la même origine ni le même physique, les Hybrides possèdent le même passé d’être nés de deux peuples différents ainsi que d’avoir affronté les jugements et les obstacles qui en découlent. Qu’ils soient fiers de ces différences ou qu’ils les cachent, tous les Hybrides sont forgés par cette crise identitaire et c’est ce qui les unit. Il n’est pas rare de les retrouver dans des emplois sociaux, car après avoir passé leur vie à s’affirmer, leur voix est déliée et prête à prendre la parole.

O'rok Carnex, les orcs
« … car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister? »
- Mimas, Cycle d’un millier de vies
Au sommet de la chaîne alimentaire, si la terre a déjà été foulée par une créature aussi idéale et versée dans l’art de la guerre, c’est bien l’O’rok Carnex. Il est dit dans les anciens textes que les Orcs furent le fléau de l’Ancien Monde et déferlèrent sur celui-ci, exterminant les monstruosités et abominations qui opprimaient les peuples développés.
Les O’roks sont des êtres forts et résilients. Si une embûche se met sur leur chemin, c’est culturellement par la force brute qu’elle sera surmontée. Ce peuple puissant est infatigable et s’adapte à toutes les situations pour être le prédateur et non la proie. Il est même dit que par le passé ils étaient capables de changer leur physionomie pour s’accorder avec la région dans laquelle ils chassaient.
Aujourd’hui, une majorité des Orcs ont évolué de cet état de prédateur allant vers une mentalité progressiste. Ces derniers canalisent leur force dans des approches plus ordonnées pour atteindre des résultats plus civilisés. Le sang froid sans égal de ce peuple leur permet de prendre des décisions difficiles en un temps record. Les O’roks Carnex sont intégrés dans toutes les nations et sont des entrepreneurs, des dirigeants et des militaires respectés pour leur ténacité.
Il est très facile de reconnaître un Orc par ses traits physiques. La pigmentation de la peau d’un O’rok est déterminée selon la région où il a vu le jour. Ainsi, dans les zones arides et montagneuses il est possible de constater une couleur terreuse allant de l'ocre, au gris, jusqu’au beige rappelant les couleurs du sable. Dans les régions plus froides et arctiques, une coloration plus claire et désaturée y est notée, tel que le blanc, l’azuré et l’argenté. Alors que dans les territoires forestiers, les plaines et les marais, des teintes verdâtres comme le vert forêt, l’émeraude et le kaki sont plus communes.
Outre leur peau, les Orcs présentent généralement une physionomie bestiale accentuée par leurs traits durs. Ils ont une mâchoire proéminente, laissant place chez certains à une dentition rappelant leurs origines de prédateurs; origine qui est une fois de plus soulignée par leurs oreilles effilées, symbole d’une ouïe accrue.
Les O’roks Carnex qui désirent rester proche de leurs racines prospèrent entre autres dans les tribus nordiques, étant des chasseurs et des chefs de guerre redoutables. Plusieurs orcs évoluent dans toutes les sphères de pouvoir des nations. On les retrouve en grand nombre dans les Royaumes Unifiés, où leurs prouesses martiales et leur persévérance en font des chevaliers respectés. Alors que certains restent proches de leurs rites et leurs traditions, d’autres choisissent la civilisation pour progresser. Que ce soit par l’ordre ou par la crainte, les Orcs sauront-ils imposer le respect et conserver leur place dans la société de demain?
Xharak, peuple de l'équilibre
« Mieux vaut mille refus qu'une promesse non tenue. »
- Elijah, dit Le Juste, marchand des Caravanes Rajkha
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transfert : tel est le principe de l’échange équivalent. Cette loi universelle est une pierre angulaire de la nature Xharak. Pour avoir la chance de vivre, un coût a été payé par quelqu’un d’autre. La lumière qui les anime aurait pu en gracier un autre à leur place. Un peuple qui reconnaît que son existence a un prix.

Pour honorer cette dette qu’ils ne seront jamais pleinement en mesure de rembourser, les Xharaks effectuent des sacrifices et des rituels. Certains n’hésitent pas à utiliser ce qui les entoure pour trouver la balance de lumière. Pour eux, égorger un poulet à la naissance d’un nouvel enfant est une pratique courante. D’autres iront davantage avec des sacrifices personnels afin de souligner leur gain, utilisant leur propre corps et leurs avoirs comme paiement.
Des sacrifices personnels sont nés une coutume encore très présente chez les Xharaks, la scarification. Utilisées pour marquer les actes et ancrer dans la chair les accomplissements, bons et mauvais, les cicatrices sont une norme pour ce peuple. Un Xharak sans entaille est l’équivalent d’un enfant sans expérience et ne peut être pris au sérieux. Parallèlement, des communautés utilisent les scarifications comme ornement afin d’afficher la hiérarchie de chaque individu. Certaines de ces marques commanderont le respect de tout le peuple, alors que d’autres sont des punitions qui vont suivre les fautifs jusqu’à leur mort.
Outre les cicatrices, les Xharaks sont facilement reconnaissables par les multiples cornes qui ornent leur tête. Ces cornes sont considérées comme sacrées et sont la fierté de ce peuple. Le pire châtiment pouvant leur être fait est de les déposséder de leurs cornes, épreuve habituellement réservée aux parias. En plus de cela, ils possèdent une pigmentation différente du reste de leur peau à partir des régions oculaires en montant. Ainsi, les fronts des Xharaks arborent des couleurs chaudes ou terreuses, pouvant être rouge, ocre et même noir. Il est important de noter que leurs cornes partagent cette même coloration.
La notion d’échange est importante pour le peuple de l’équilibre, nul ne peut en démentir. De ce fait, les Xharaks ont développé la réputation de toujours respecter leur engagement. Certains diront même que le principe de contrat provient d’eux. Ces antécédents les amènent encore aujourd’hui à occuper des postes de magistrat, de fonctionnaire, de banquier et de marchand. Les grandes caravanes Xharaks qui assurent le commerce entre les diverses cités de l’Empire de Shalrassar sont un bel exemple de leurs prouesses marchandes.
Le peuple de l’équilibre est divisé. Certes, tous ne jurent que par la loi universelle de l’échange équivalent. Cependant, certains chercheront à l’obtenir à la suite d’une vie de spiritualité, jonchée de rituels et de sacrifices. D’autres, plus terre à terre, tenteront de trouver leurs gains avec des contrats et ententes commerciales. Les dissensions ne s'arrêtent pas là. À chaque nouvelle génération, de nouvelles contestations. Coutumes archaïques, pratiques sanguinaires, barbarisme, les mots ne manquent pas aux détracteurs des pratiques Xharak, et ce, même au sein de leur communauté. En ce sens, certains extrémistes désirent mettre de côté l’importance de l’échange équivalent et, ainsi, se libérer des chaînes des traditions. Vie de spiritualité ou de mercantilisme, de traditions ou de progrès? Quel chemin les Xharaks prendront-ils afin de trouver paiement à la dette qu’ils ont engendrée en naissant?

Les revenants
« Un conflit existe parce qu'on le génère et il persiste parce qu'on l'entretient. »
- Odalrik Rrôhtengar
Source de conflits depuis toujours, l’apparition des premiers Revenants a bouleversé Alledör. Ni morts ni éteints, ces pauvres bougres ont vu leur lumière être volée durant leur vie par des événements inexplicables, causant une fissure dans le flux de lumière qui anime toute chose. Expériences magiques, rituels, intervention divine, sorts interdits, nul n’en connaît la source véritable et pourtant tous s’entendent pour dire qu’il s’agit d’un miracle… ou d’une malédiction.
Le terme Revenant regroupe tous les individus qui ont perdu leur lumière et qui l'ont retrouvée, changeant à jamais leur corps et leur esprit. Contrairement aux aberrations de ce monde, les Revenants semblent posséder la raison et peuvent fonctionner en société. Même si certains croient qu'ils propagent leur état, rien ne prouve qu'ils ont la capacité de se reproduire. Cela n'empêche pas qu'ils soient caractérisés comme un peuple à part entière, probablement du fait qu'aucun autre peuple ne veut être associé à un Revenant.
La peur de l’inconnu est un sentiment puissant qui peut amener tout individu à accomplir des actes répréhensibles et honteux. L’apparition des premiers revenants n’a pas échappé à cette frayeur, les massacres qui ont foulé le chemin de ceux qui se révélaient ont dissuadé la majorité des autres de sortir au grand jour.
Peu importe la nation ou le culte, les opinions divergent et subsistent à travers les époques. C’est pourquoi, encore aujourd’hui, la question demeure les concernant : quelle est leur place dans notre monde? Une chose est claire, les érudits s’entendent à dire que la lumière qui les anime, demeure la même avant l'événement qui les en a privé. Toutefois, certains s’acharnent à souligner que celle-ci est maintenant souillée.
Étant donné que tous les peuples de ce monde sont à risque de devenir Revenant, ces derniers revêtent toutes sortes d’apparences particulières. Il est normal que certains arborent différents stades de décomposition. Certains sujets fort chanceux ont retrouvé leur lumière après quelques heures seulement, les laissant moins marqués par les traces de la mort. D’autres malheureux, cependant, ne la retrouvent qu’à quelques jours d’une décomposition complète.
Incompris et victimes d’injustice, des Revenants considèrent tout de même leur retour comme un signe, une possibilité de seconde chance; tandis que d’autres finissent par développer un sentiment amer et une mentalité de vengeance s’expliquant par les actes ignobles qu’ils subissent. Si le chemin qu’ils prennent est pavé de bonnes intentions, sauront-ils toutefois garder le cap à travers ce brouillard de colère ou emprunteront-ils des sentiers sinueux pour se faire justice?